Mordu par Maldoror lui-même, s’injectant le poison de son lyrisme pour s’en vacciner, il paraît – pourtant les Mystères sont passés de date – que l’auteur de Blandine Volochot a disparu avant que l’œuvre existe et que celle-ci a été composée à même le ciel par des entités microbiennes apparues il y a peu. Pourquoi pas. C’est une version comme une autre de l’histoire. On en inventera d’autres.
On aime à dire, on aime à croire que cela n’a pas besoin de se prétendre profond, que cela se maintient à la surface des images, que ça n’a pas prétention à faire ceci ou cela, essai, propagande, création. Que cela n’a pas de présupposé de savoir, de connaissance – ce dont on meurt rapidement disent les Derniers Hommes qui en furent si tristement intoxiqués.
Ce piratage de Blanchot et Volodine, autre chose que la conjonction de ces auteurs, en un mot : c’est une mutation tout à fait singulière, faite texte et image, expérience et multivers grâce aux éditions Abrüpt qui en délivrent l’anti-livre en ligne, donnant à lire le texte de ce pas si calme bloc d’ailleurs chu d’un désastre lumineux, mais proposant aussi le miracle d’une exploration où l’on se constelle et on se warp dans une réalité virtuelle dynamique où le texte apparaît, disparaît.