Nos histoires dorment mal, insomniaques elles se retournent et cherchent la position où l’on bascule dans le sommeil. Elles respirent mal. Problème de branchies ou quoi, va savoir. Elles s’interrompent sans cesse, pensent à mille choses changeantes, inconstantes, fuyantes, reprennent, réseautent, creusent. Jusqu’où ? Jusqu’aux tréfonds de Capitale S, là où cette île artificielle rejoint l’océan arctique. Oui, chaque instant un peu plus, la cryptonation flottante de Capitale S rejoint l’océan qui la dissout.
Capitale Songe est née de nos virtualités, d’appels, de formules oubliées, de souvenirs et d’images mentales venant s’incarner sur cette île libertarienne à la dérive depuis tant de temps qu’elle s’est elle-même fabriqué un monde à elle. Un monde fait de nos sommeils déchevelés. De nos réveils impossibles. De nos sourires pour les sensibilités non-humaines, des insectes jusqu’aux IA.
On aura tant voulu dé-rêver le réel catastrophique qui nous fait ciller en permanence.
Capitale Songe ne cesse de s’évader. On pourrait l’imaginer comme un château dans une mer de désastre. Il y brille des lumières auxquelles les phalènes viennent toujours s’accrocher. Disons que ces phalènes ce sont des mots.
D’où vient Capitale Songe si ce n’est d’ailleurs, de nulle part, d’un dehors bien actuel, toujours là ?
Ceci est un livre. C’est-à-dire une traversée.
A quoi doit-on se promettre sinon à la potentialités du récits, aux joies des images, aux jouissances de la narration, au suspens de la lecture ? Qu’écrire qui ne soit à la traversée de tous les genres, de tous les savoirs, de toute la fiction.
De la Songe Fiction.
Et si l’on perd son identité en écrivant, on fait en lisant toutes ces expériences de pensées où l’on se lie à des sensibilités autres, où l’on se projette dans des Dissimulacres aux visages de glossine lymphatique ou de mante athée, on s’altère auprès du fantasme nébuleux de Tristāne Esver et de Mortex. Lire aussi, c’est perdre son identité pour la prolonger dans d’autres.
Voir la page de propagande.
Raphmaj 